L’expertise scientifique collective (ESCo) sur l’eutrophisation a été rendue publique. Ce travail pluridisciplinaire (40 chercheurs mobilisés) avait pour but de faire un bilan de l’état des connaissances scientifiques sur l’eutrophisation pour aider l’action publique.
L’expertise s’est attachée à définir ce qu’est l’eutrophisation, pourquoi et comment elle survient ? Comment peut-on la caractériser ? Quelle est l’évolution de ce phénomène à l’échelle mondiale ? Peut-on et comment prédire les risques d’eutrophisation ? Et enfin quelles sont les stratégies et les cadres pour lutter ? Les conclusions montrent notamment l’importance de considérer tout le continuum terre-mer (de l’amont à l’aval) pour caractériser et prédire les risques d’eutrophisation. Il convient aussi de prendre en compte le changement climatique. De plus en plus précis, les modèles mathématiques permettent aussi de mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes, de prédire leurs évolutions sous contraintes, et ainsi d’accompagner le choix de stratégies de remédiation. L’importance d’une gestion intégrée, adaptative, prenant en compte l’azote et le phosphore est soulignée. L’ESCo livre des pistes d’investigation scientifiques futures, comme la mise en place d’un cadre d’analyse du risque d’eutrophisation et le développement d’approches systémiques et pluridisciplinaires pour étudier ce phénomène.
Le CNRS, l’IFREMER, l’INRA et IRSTEA ont mené cette expertise scientifique à la demande du ministère de la Transition écologique et solidaire et de celui de l’Agriculture et de l’Alimentation, avec le soutien financier de l’Agence française pour la biodiversité.